Bien que la Grande-Bretagne connaisse actuellement un essor, malgré les prédictions concernant l'instabilité économique et les conséquences négatives du Brexit, le statut des personnes employées n'est pas nécessairement aussi sain qu'il peut sembler de l'extérieur. Avec un chômage atteignant des niveaux jamais vus depuis plus d'une décennie et de nombreuses entreprises rencontrant en fait d'énormes problèmes pour trouver les employés qualifiés dont elles ont besoin, il semblerait que ce soit une sorte d'âge d'or pour les employés au Royaume-Uni.
Cependant, nouvelle recherche de la Royal Society of Arts a constaté que 70% des travailleurs britanniques vivent en fait dans des situations financières très périlleuses. Pour 40% d'entre eux, leur situation était décrite comme étant précaire en permanence, de sorte qu'ils disposaient de moins de £1,000 d'épargne et n'avaient personne dans leur foyer qui pourrait les aider en cas de catastrophe économique.
L'essor des contrats à heures zéro
Alors que le travail est abondant, on assiste à une augmentation massive de la prévalence des contrats dits "zéro heure", qui réduisent considérablement la sécurité des avantages sociaux tels que les jours de maladie, les congés de maternité et les horaires fixes. On estime à 1 million le nombre d'employés au Royaume-Uni qui bénéficient de ce type de contrat, et beaucoup d'entre eux mènent une existence virtuelle de chèque de paie en chèque de paie.
À ces problèmes s'ajoute la nature croissante de la "gig economy", où travaillent 1,1 millions de personnes, mais qui devrait égaler le nombre de travailleurs du NHS dans les cinq prochaines années. Ce type d'emploi implique de nombreux "gigs" à court terme tels que la conduite de livraisons, le travail de promotion ou le travail pour des entreprises comme Uber ou Airbnb. De par sa nature, ce travail est flexible mais implique également une grande instabilité économique pour l'employé concerné.
Les jeunes sont les plus touchés
Ces situations de travail instables touchent particulièrement les jeunes, puisque 41% des personnes en situation de précarité chronique et 46% des personnes en situation de précarité aiguë ont 35 ou moins. Cela conduit naturellement à un manque d'espoir pour l'avenir, avec 56% des employés estimant n'avoir fait aucun progrès au cours des cinq dernières années. Cette rupture avec le processus traditionnel de "montée des échelons" pour les jeunes a alimenté les inquiétudes concernant la hausse des coûts du logement et de l'éducation.
Sans la promesse d'un retour sur investissement pour les titulaires de diplômes ou de posséder sa propre maison à l'avenir, la jeunesse britannique est de plus en plus désabusée par le système politique actuel, une situation qui n'a pas été améliorée par l'atmosphère politique acrimonieuse qui a suivi le Brexit. Toute cette incertitude économique constante menace de faire dérailler le bon sentiment actuel sur la situation de la Grande-Bretagne et ne présage rien de bon pour l'avenir post-Brexit.
Que peut-on faire ?
Brhmie Balaram, chercheur senior à la RSA et auteur de ce rapport, affirme que le processus de découverte des "millions cachés qui sont chroniquement fauchés, année après année" ne fait que commencer. Elle poursuit que la recherche souligne le nombre considérable de personnes touchées par ces problèmes courants.
Pour répondre à ces questions, le rapport recommande de nouveaux droits, de nouvelles responsabilités et un contrat social moderne adapté à l'évolution rapide du paysage des employés au Royaume-Uni. Le gouvernement, suggère-t-il, devrait mener d'autres recherches sur les services de garde d'enfants universels, confier le "salaire de subsistance national" aux conseils locaux et établir des programmes d'éducation pour préparer les employés aux changements qui se produisent autour d'eux. Reste à savoir si le gouvernement sera en mesure de se concentrer sur ces questions alors que tant d'autres réclament constamment l'attention.