L'économie britannique continue de faire preuve d'une remarquable robustesse face à la grave incertitude qui entoure l'avenir de son économie après le Brexit. Les données économiques récentes ont montré que le chômage au Royaume-Uni est tombé à 4%, son plus bas niveau depuis plus de 40 ans, depuis l'hiver 1974-75. C'est tout à fait remarquable compte tenu du sort incertain de la relation commerciale de la Grande-Bretagne avec son plus grand partenaire, l'UE.
Le chômage au Royaume-Uni est meilleur que prévu
Les analystes avaient estimé que le chômage au Royaume-Uni aurait pu tomber à 4,2%, ce qui serait tout de même une excellente situation compte tenu du fait que de nombreuses entreprises envisagent la possibilité de retards massifs dans les transports et d'obstacles bureaucratiques à partir de mars 2019 si le pays quitte l'UE sans accord sur les conditions de son divorce. Le fait qu'il ait même réussi à battre les meilleures prévisions des analystes montre que, malgré la négativité accrue dans le pays, son économie se porte beaucoup mieux que prévu.
Le nombre de postes vacants a également atteint le niveau le plus élevé jamais enregistré au Royaume-Uni, ce qui montre que la baisse du chômage au Royaume-Uni n'a peut-être pas encore atteint son point le plus bas. Ce n'est pas nécessairement une bonne chose pour les entreprises britanniques Cependant, le manque de travailleurs qualifiés affectera leur capacité à fournir des biens et des services en temps voulu, et entraînera une hausse des salaires, ce qui pourrait rendre l'économie britannique non compétitive.
Un faible taux de chômage n'est pas lié à la création d'emplois
Les chiffres montrent qu'il y avait 65,000 personnes de moins au chômage qu'au trimestre précédent, mais qu'il n'y avait que 42,000 plus de nouveaux emplois créés. Cette disparité montre que la baisse du chômage au Royaume-Uni peut également être attribuée à des personnes qui quittent tout simplement la population active. Il reste à voir si cela est dû à l'exode net des travailleurs de l'UE qui quittent le pays en raison de l'insécurité quant à leurs droits futurs ou à la frustration des personnes face à l'atmosphère de plus en plus hostile créée par le système de sécurité sociale britannique, mais ce n'est qu'un point qui suggère que le miracle économique apparent du Royaume-Uni pourrait en fait être assez creux sous son vernis tape-à-l'œil.
C'est ce qu'a laissé entendre Ruth Gregory, économiste britannique senior chez Capital Economics, qui a suggéré que ce chiffre "reflétait un bond du nombre de personnes quittant la population active" plutôt qu'une création d'emplois significative. Il incomberait à l'administration et aux entreprises britanniques en général de veiller à ce qu'il y ait également une création régulière d'emplois au sein de l'économie plutôt que de compter uniquement sur les personnes qui quittent le pays pour augmenter les chiffres de l'emploi.
La croissance des salaires est restée statique
Un autre point qui inquiète les analystes a également été décrite par l'Office for National Statistics (ONS). Elle a souligné que la croissance des salaires, qui aurait dû augmenter considérablement, compte tenu des pénuries de main-d'œuvre mentionnées précédemment, est restée fondamentalement statique au cours des 12 mois précédents. Les salaires, y compris les primes, en tenant compte de l'inflation, ont augmenté d'un pourcentage à peine perceptible de 0,1%.
Ces données montrent que les fondements de l'économie britannique et son effet positif subséquent sur le chômage au Royaume-Uni ne sont peut-être pas aussi stables que ne le montrent les statistiques qui font les gros titres. Pour l'instant, le gouvernement britannique doit se concentrer sur l'établissement des règles de base de sa future relation avec l'UE, sinon la précarité de son succès économique actuel pourrait devenir plus évidente.